Un petit verre entre collègues ^^ (pv Elizabeth)

Des doutes.
Une hésitation.

Qui disparurent bien vite puisqu'il revint se coller à moi en me prenant dans ses bras et qu'il m'embrassa à nouveau.

C'était... torride.

Moi qui n'avais jamais eut de vrai relation avec un homme, j'en étais toute chamboulé.

Doucement, je passais mes bras autour de son cou et commençais, timidement à lui rendre son baiser.
J'y prenais goût.
Il fallait que je me méfie car bientôt, je savais que je ne pourrais plus m'en passer.

Finalement, je mis fin au baiser en le repoussant doucement mais tout en restant très proche de lui.

-Qu'est-ce qu'on est en train de faire? Je veux dire... Tu crois que c'est une bonne idée?

Un vague sourire.

-Ca va définitivement foutre en l'air ma réputation si ça s'apprend!

Et sans attendre la moindre réponse, je recollais mes lèvres aux siennes.
Je savais bien que je ne pourrais pas m'en passer.

Ce baiser passionnel et torride que nous nous echangions depuis quelques minutes etait certainement la chose la plus excitante et interessante -outre ma rencontre avec Elizabeth- qui m'etait arrivé depuis pas mal de temps.
Visiblement, ni Elizabeth ni moi meme ne voulions que cesse ce moment d'intense bonheur, mais à un moment, Elizabeth s'arreta, me repoussant doucement mais restant malgré tout collée à moi.

-Qu'est-ce qu'on est en train de faire? Je veux dire... Tu crois que c'est une bonne idée?

"Si c'est une bonne idée? Je ne sais pas, mais une chose est sure, ce que je ne suis pas pret de regretter ce qui est en train de se passer ici..."

Elle esquissa un vague auquel je repondais largement.

-Ca va définitivement foutre en l'air ma réputation si ça s'apprend!

Je n'avais pas eu le temps de repliquer pour l'assurer que cela ne s'apprendrait pas, elle m'embrassa de nouveau, recollant ses levres sur les miennes.
L'initiative qu'elle venait de prendre rendait ce baiser particulierement excitant, et pendant que je profitais de la douceur et la chaleur de ses levres et de sa langue une fois de plus, mes mains se baladaient, caressant avec delicatesses ses formes et les courbes fascinantes et envoutantes de son corps de reve.
Peut etre cela allait il trop loin?
Apres tout je n'etais qu'un homme face à une femme d'une grande beauté, que pouvais y faire?
Du bout des doigts je caressais delicatement le creux de son cou, avant de descendre lentement sur son dos, frolant les courbes de ses hanches au travers de sa chemise.

Il ne semblait pas plus que moi, savoir ce qui était en train de se passer maiscela ne semblait pas le gêner outre mesure alors inutile de se poser trop de question.

Ses mains se ballaidaient sur mon corps me procurant des frissons des plus délicieux.

Elles passaient de mon cou, à mon dos, à mes hanches et...

Tiens, une odeur de brulé.

Je le repoussais et tentais de savoir pourquoi ça sentait le brulé dans une cuisine.

On faisait... Qu'est-ce qu'on faisait avant qu'il ne m'embrasse?

HO!

Le repas!

J'éclatais de rire en imaginant la tête du repas et en espérant que ça ne serait pas trop brulé mais surtout en me faisant la remarque d'un simple baiser aurait put mettre le feu à l'appartement de Maedhros.

Elizabeth semblait bien plus qu'apprecier mes caresses et et le baiser etait divin, rien ne pouvait entacher ce moment idyllique... Si ce n'etait l'horrible odeur de brulé qui emanait du four de la cuisine, me revint alors à l'esprit ce que j'y avait mis à cuire.

"... Les petits fours..."

J'avais murmuré cela alors qu'Elizabeth et moi nous ecartions l'un de l'autre et que nous eclations de rire.
Effectivement j'avais preparé et mis à cuire des petits fours pour aller avec les boissons.

"On va devoir faire sans ces petits amuse gueules... Heureusement il ne s'agit pas du repas..."

Mes produits importés avaient couté bien trop cher pour que je puisse me permettre de les laisser bruler... Bien que cela aurait été pour une raison des plus valables.

"Bon... Je vais mettre le repas à chauffer, et essayer de ne pas le laisser bruler... ça va pas etre drole sinon..."

Un large sourire en repensant à la situation.

"Bon... Je vais mettre le repas à chauffer, et essayer de ne pas le laisser bruler... ça va pas etre drole sinon..."

Il me souriait, je lui souriais.
La situation aurait put être écœurante si je l'avais regardé de l'extérieur.
J'avais l'impression d'agir comme une adolescente amoureuse... Même si je n'avais jamais eut l'occasion d'être ce genre d'adolescente.

Je vidais mon verre d'une traite afin de calmer mes ardeurs et parti avec l'idée de visiter l'appartement.

C'était jolie et... Aussi rangé qu'on pouvait l'espérer.

Je me sentais étrangement bien, mais ce sentiment ne pouvait pas durer et comme à chaque fois que je me retrouvais seule et sans une occupation, mes souvenirs et mes sombres pensées reprenaient le dessus.

Mon sourire franc se transforma bien vite en un sourire fade et sans vie.

J'avançais dans cet appartement sans vraiment voir où j'allais et sans vraiment y faire attention.

Un soupir lourd de tristesse.

Je m'appuyais contre le mur dans le couloir cherchant à reprendre mes esprits alors qu'une larme s'échappait de mon oeil.
Larme que je m'empressais d'essuyer d'un geste rageur.

Je m'occupais de mettre le repas à chauffer dans le four pendant qu'Elizabeth entreprit de visiter plus en details l'appartement.
Je la laissais faire alors que je terminais d'organiser le diner, sortir les couverts, les assiettes, la boisson, etc...
Puis je laissais le repas se rechauffer et cherchais à rejoindre Elizabeth pour sa visite de l'appart'.
Les recherches m'avaient mené sur le seuil du couloir, seuil sur lequel j'etais resté alors que j'avais aperçu Elizabeth qui essuyait une larme d'un geste guidé par la rage...
Je n'allais pas la deranger et je repartis discretement vers la cuisine avant qu'elle ne se doute de ma presence.
Apres tout, peut etre etait ce parce qu'elle regrettait deja ce qui s'etait passé entre nous?
Possible...
Au passage j'avais changer de musique, et les accords lents et melodieux de "Stairway to Heaven" de Led Zeppelin resonnaient dans la piece.
Je restais alors dans la cuisine, faisant semblant d'etre occupé et surveillant la cuisson en meme temps, et attendant de voir Elizabeth revenir et savoir ce qui n'allait pas.

Un soupir.

Je ne pouvais pas me permettre de me laisser aller ainsi dans l'appartement d'un homme qui avait eut la gentillesse de passer outre les préjugés et de m'offrir son amitié.

Il fallait que je me reprenne si je ne voulais pas le faire fuir, surtout qu'il était... Tout à fait à mon goût et que visiblement, je ne le laissais pas indifférent.

Un autre soupir et j'accrochais un sourire à mes lèvres avant de retourner dans la cuisine.

Je retrouvais Maedhros en train de préparer le repas.

-Tu as un appart sensass! J'adore! Alors? Tu nous a fait quoi de bon?

Mais je captais rapidement que quelque chose le perturbait. Il n'était pas comme tout à l'heure.

Est-ce que j'avais fait quelque chose qu'il ne fallait pas?
Est-ce qu'il regrettait son geste?

-Quelque chose ne va pas! Qu'est-ce qu'il y a?

Perspicace? Peut-être un peu trop et je savais que ce trait de caractère pouvait énerver les gens surtout que moi, je savais si bien dissimuler ce que je ressentais.

Je restais là, à l'observer, le regard rivé sur lui.

Quelques instants plus tard, Elizabeth etait reapparut dans la cuisine, comme si rien de special ne s'etait passé et elle affichait un de ses habituels sourires.

-Tu as un appart sensass! J'adore! Alors? Tu nous a fait quoi de bon?

Mais j'etais trop preoccupé pour faire attention à sa question.
Qu'est ce qui a bien pu la mettre dans cet etat alors qu'elle etait seule dans le couloir?
A quoi pouvait elle penser à ce moment là?
Et surtout, est ce que c'etait à cause de moi...?

-Quelque chose ne va pas! Qu'est-ce qu'il y a?

Ca se voyait tant que ça que j'etais perturbé pour tout ça?
Je laissais echappé un lent et long soupir avant de lui repondre.

"Je... Je t'ai vu dans le couloir il y a deux minutes, et... Ce n'etait pas vraiment un sourire que tu affichais."

Est ce que c'etait à cause de moi?
Non je ne lui poserais pas cette question... Certainement par crainte de la reponse qu'elle pourrait me donner.
Je ne savais pas vraiment quoi dire d'autre à cet instant.

Visiblement quelque chose n'allait pas et je commençais à vraiment m'inquiéter.

"Je... Je t'ai vu dans le couloir il y a deux minutes, et... Ce n'etait pas vraiment un sourire que tu affichais."

Mon sourire s'effaça.
Je baissais le regard.

-Ho... Fut tout ce que je réussis à déclarer.

Qu'est-ce que je devais répondre?
Désolé je ne sais pas exprimer mes sentiments? Je culpabilise à mort à chaque fois que je prend une vie? D'autant plus lorsque c'est celle d'un enfant? Je n'ai plus de vie? je voudrais mourir?

Non, je ne pouvais pas lui dire ça.
Je ne pouvais pas...

-Je...

Je savais qu'il attendait une réponse mais j'étais incapable de lui en donner une et de me sentir aussi misérable, fragile, vulnérable...

-Je suis désolée...

Je fis demi-tour à le recherche de mes affaires.
J'avais si honte de moi.

Elle etait plus que genée par ce que je venais de dire, genée que je l'ai vu dans un de ses moments de tristesse...

-Je...
-Je suis désolée...

Elle avait cherché quoi repondre mais s'en etait montrée incapable. Et ce n'etait pas ce que j'attendais d'elle apres tout, chacun a ses secrets que l'autre ignore.
Je devinais qu'elle cherchais apres ses affaires avant que je ne la rejoigne l'attrape doucement par le bras.

"Hey... ça va aller, tu n'as pas à te justifier. Tu m'as demandé ce qui me troublait, je t'ai repondu, y a pas à chercher plus loin. Tu as le droit d'avoir tes secrets, comme tout le monde, et ne compte pas sur moi pour te forcer à parler."

Tout en lui expliquant cela je m'etais retrouvé à l'enlacer tendrement, pour la rassurer, et aussi pour eviter qu'elle ne s'en aille.

"Tu ne vas pas partir maintenant, on n'a pas encore mangé."

J'avais sorti cette phrase sur un ton volontairement leger et decontracté, accompagnée d'un sourire et d'un clin d'oeil complice.

Mais où étaient donc mes affaires? Je n'en avais pas la moindre idée et c'était en train de m'énerver.
Je n'étais pas faible.
Je n'étais pas fragile.

"Hey... ça va aller, tu n'as pas à te justifier. Tu m'as demandé ce qui me troublait, je t'ai repondu, y a pas à chercher plus loin. Tu as le droit d'avoir tes secrets, comme tout le monde, et ne compte pas sur moi pour te forcer à parler."

Je m'étais retrouvé dans ses bras sans trop savoir comment j'étais arrivée là. Mon premier réflexe aurait été de le repousser. Après tout, je n'avais pas besoin de réconfort. Je n'avais pas besoin de soutient. Je n'étais pas faible. Je n'étais pas fragile.

Mais je ne le repoussais pas, bien au contraire. Je m'étais retrouvée à profiter de ce contact, à m'y perdre.

"Tu ne vas pas partir maintenant, on n'a pas encore mangé."

Un sourire. Un clin d'oeil.

Je le regardais un instant avant de me reperdre dans ses bras dans lesquels je me sentais si bien.

-Je...

Mais au fond, je ne savais même pas ce que je voulais lui dire.

Etant donné le caractere et le comportement habituel d'Elizabeth, je savais qu'elle risquait de me repousser à tout moment.
Mais sa reaction fut tout autre, alors que je la prennais dans mes bras, elle en profita pour se blottir un peu plus contre moi.

-Je...

Elle stoppa sa phrase, cherchant des mots qui ne viendraient pas qui s'averaient de toutes façons inutiles face à la situation.
Avant qu'elle ne puisse faire ou dire autre chose, je deposais mes levres sur les siennes, langoureusement et tendrement, prouvant que le premier baiser n'etait pas du au hasard.
L'echange se voulait long, lent et delicieux, Maedhros degustant chaque instant de ce moment d'intimité exquis.
Apres quelques minutes qui parurent quelques secondes, je pris la main d'Elizabeth pour l'amener dans la cuisine, qu'elle reste pres de moi meme si elle ne m'aidait pas pour le repas.

"Qu'est ce que voudrais faire en mangeant et apres le repas?"

La faire participer ne pouvait pas etre un mal; si cela pouvait l'empecher de penser à des choses auxquelles il valait mieux ne pas penser.

Il y eut un long et merveilleux baiser même si un peu court à mon goût.
Attendez, j'ai dit merveilleux?
Oui, je l'ai dit et alors?

Bref, j'assume.

Me prenant par la main, il me ramena à mon point de départ, c'est à dire, la cuisine.

"Qu'est ce que voudrais faire en mangeant et apres le repas?"

Te sauter dessus et faire l'amour comme des bêtes!

Wow, je pouvais penser ce genre de chose?

Un rien perturbé, je détournais le regard mais toujours sans rien laisser paraître de mon trouble, il m'avait déj vu faible, ça suffisait comme ça, il n'avait pas besoin de me voir aussi...
Erm.
Bref.

-Je n'en sais rien! On pourrait mettre un peu de musique et puis... Après, on verra!

Un sourire, calme et serein.

Même si les images n'étaient pas parti mais je ne me faisais pas d'illusion, elles ne partiraient jamais.
Tout ce sang, ce petit corps sans vie, cette mère qui hurle sa douleur.
Pourquoi ne pourrais-je pas hurler comme elle moi aussi? Pourquoi en suis-je incapable? Extérioriser cette souffrance me ferait probablement du bien et au moins j'arrêterai de taper dans les murs, je suis sûr qu'ils seraient content.

Un soupir discret et je relève le regard en souriant.

-Ca sent bon! Tu veux que je t'aide à mettre la table? Je meurt de faim!

Apres quelques secondes de reflexions où elle avait du penser à toutes les situations envisageables, elle donna finalement un avis evasif, sans vraiment decider de ce que nous ferions.

-Je n'en sais rien! On pourrait mettre un peu de musique et puis... Après, on verra!

Puis elle afficha un sourire calme et rassurant.
Visiblement elle etait passée maitre dans l'art de cacher ses pensées et ses sentiments.

-Ca sent bon! Tu veux que je t'aide à mettre la table? Je meurt de faim!

Son sourire et le ton joyeux qu'elle avait employé faisait bien plus plaisir a voir et entendre que 10 auparavant.

"Avec plaisir, les assiettes et couverts sont dans le meuble là bas..."

Je designais un meuble sur la gauche d'Elizabeth.

"...Premiere porte du haut."

Toutes les ravioles etaient presque cuites, et on pourrait passer à table.
Je m'occupais d'apporter miel et confiture sur la table avant de preparer de la salade, et je me souvenais qu'il restait de la glace aux cookies et au caramel praliné dans le congelateur.

Il m'indiqua dans quel placard se situait les assiettes et couvert. Alors machinalement, j'allais l'ouvrir.

Je prenais deux assiettes en haut de la pile, en haut du placard. J'avais dut me hisser sur la pointe des pieds mais ça ne m'avait pas posé de problème.
Je fis un pas en arrière et perdit l'équilibre en glissant sur je ne savais quoi. J'avais butté dans quelque chose qui m'avait fait perdre l'équilibre.

SBAM.

Je me retrouvais à terre, les assiettes brisé sur moi et un gentil "petit" morceau d'assiette enfoncé dans la paume de ma main.
Je le retirais d'un coup sans même grimacer de douleur. Je regardais le sang couler, rouge et salvateur.

-Mince... Murmurais-je les yeux fixé sur ma main.

Et sans même que je m'en rende compte, je m'enfonçais à nouveau dans ces souvenirs que j'avais prit tant de soin à enfouir dans ma mémoire.

L'enfant, les enfants, ces gens innocents, ma famille...

Je me demandais si il avait souffert lorsque je lui avais tiré dessus.
Je me demandais si il s'était rendu compte qu'il allait mourir, si il m'en voulait, si il avait vu sa vie s'échapper à travers ce liquide si rouge.

Pas une larme ne s'échappa cette fois.

-Désolé... Pour les assiettes... Je crois... Que je ne suis pas faîte pour ça...

Un bruit de chute et de fracas me detourna de mon activité, et je vis Elizabeth, au sol, des debris de porcelaine un peu partout... Et du sang.
L'un des morceaux d'assiette s'etait enfonçé dans la main d'Elizabeth, morceau qu'elle arracha sans meme sourciller, laissant le sang s'echapper de plus belle. Son regard se fit plus lointain et elle se perdit dans ses pensées.

-Désolé... Pour les assiettes... Je crois... Que je ne suis pas faîte pour ça...

A vrai dire ce n'etait pas les assiettes qui m'inquietaient, et puis meme si c'est assiettes qui venaient de mes defunts parents avaient plus de valeur que n'importe quoi d'autre dans mon appartement, je n'allais pas l'ennuyer avec des soucis supplementaires.

"C'est rien..."

J'enlevais les dernieres ravioles de la friteuse avant de l'eteindre.

"Viens avec moi."

J'aidais Elizabeth à se relever en lui attrapant le bras où elle ne saignait pas.

"On va aller soigner ça, hors de question que tu reste comme ça chez moi."

J'avais attrapé un torchon que j'avais passé autour de sa main ensanglantée, et je ne lui laissais aucune alternative à ma decision.
Je la dirigeais vers la salle de bain pour s'occuper de sa main, m'affairant à desinfecter et panser sa plaie.

"C'est rien..."

Sa voix n'avait été qu'un murmure dans mon esprit. Je savais qu'il n'avait pas comprit et je ne comptais pas lui expliquer que par "pas faîte pour ça" je ne parlais pas des assiettes mais bel et bien d'un relation normal avec quelqu'un.
Je m'en savais incapable. Les gens me fuyaient et c'était très bien comme ça.

"Viens avec moi."

encore une fois, cela n'avait été qu'un murmure mais cela m'était égal, je n'avais pas envi de sortir de ce brouillard pour retomber dans cette vie si... Difficile.

Il m'aida à me relever.

"On va aller soigner ça, hors de question que tu reste comme ça chez moi."

Il me tenait fermement par le bras, comme si il avait peur que je m'échappe, avec raison sans doute. Il pressa un torchon sur ma main et je le regardais se remplir de sang machinalement.

Il me conduisit dans la salle de bain où il voulu me soigner.

-Tu crois qu'il savait que j'allais le tuer? Tu crois qu'il a eut mal? Tu crois qu'il a vu son sang...

Mes questions intérieurs avaient été dite à vive voix cette fois mais c'était comme si ce n'était pas moi qui parlait, c'était comme si c'était celle qui en avait assez de souffrir et qui avait envi de s'ouvrir un peu aux autres.
Non, ce n'était pas moi.

-Tu crois qu'il savait que j'allais le tuer? Tu crois qu'il a eut mal? Tu crois qu'il a vu son sang...

Enfin... Enfin elle parle un peu de ce qui la fait souffrir...

Je m'etais arreté, gardant tout de meme une compresse appuyée sur sa main.

"Bien sur que non il ne savait pas qu'il allait mourir, mais je doute qu'il ai eu le temps de souffrir. D'ailleurs, si tu n'etais pas intervenu... Il aurait souffert bien plus à cause de la mutation, et puis, il est mort en gardant son humanité."

Je lançais un regard desolé à Elizabeth, je savais bien que pour que le garçon garde son humanité jusqu'au bout, c'est elle qui avait du commettre un acte barbare, elle sacrifiait ce qui faisait d'elle une humaine droite et respectable au detriment des autres.

"Je ne pourrais jamais m'imaginer ce que cela represente, mais je peux au moins etre là pour toi."

Je terminais le bandage avec precaution, mon esprit vagabondant là où il ne devrait pas... Mes amis et collegues qui meurent, nous qui n'allont pas les secourir pour pouvoir nous en sortir vivant...
Machinalement j'ouvre l'armoire de pharmacie pour attraper une boite de cachets et en avaler deux ou trois.

"On devrait retourner de l'autre coté, le repas est pret."

Les mots etaient sorti sans grande conviction ni motivation.

"Bien sur que non il ne savait pas qu'il allait mourir, mais je doute qu'il ai eu le temps de souffrir. D'ailleurs, si tu n'etais pas intervenu... Il aurait souffert bien plus à cause de la mutation, et puis, il est mort en gardant son humanité."

Son humanité...
Est-ce que je l'étais moi? Est-ce que j'étais encore humaine?
Je n'en étais plus si sûr.

"Je ne pourrais jamais m'imaginer ce que cela represente, mais je peux au moins etre là pour toi."

Là pour moi... Non, il ne pourrait pas et il le savait. Lui aussi avait ses problèmes et je n'avais pas le droit de l'ennuyer avec les miens.

Je ne m'étais même pas rendu compte qu'il m'avait bandé la main.
Je ne ressentais plus rien, j'étais comme vidé de toute émotions.

Je le regardais se lever et aller avaler quelques comprimés.

"On devrait retourner de l'autre coté, le repas est pret."

Lui aussi était vide, à l'intérieur, comme moi et je n'aimais pas le voir comme ça, comme ça à cause de moi.

-Je suis désolée, je ne voulais pas t'embêter! Je... Merci pour l'invitation mais après... Enfin, si tu n'as pas envi de me voir, je comprend parfaitement! Moi non plus, je n'aurais pas envi de me revoir... Je... Je vais y aller...

Je me levais maladroitement mais la terre sembla tourner plus vite que d'ordinaire.
Dans un mouvement laborieux, je me rattrapais au rebord du lavabo.

Mon regard se porta sur ma main, ou plutôt sur le bandage de ma main qui rougissait déjà légèrement.

-Je suis désolée, je ne voulais pas t'embêter! Je... Merci pour l'invitation mais après... Enfin, si tu n'as pas envi de me voir, je comprend parfaitement! Moi non plus, je n'aurais pas envi de me revoir... Je... Je vais y aller...

Elle manqua de tomber au sol avant de se rattraper au lavabo.

"C'est comme tu veux, par contre il est hors de question que tu t'en aille dans cet etat, et veille à ce que ta main ne se remmette pas a saigner."

Je changeais de nouveau le bandage, en ajoutant cette fois un agent coagulant qui empecherait la plaie de se rouvrir facilement, puis, machinalement, je deposais un furtif baiser sur ses levres avant de ranger les divers produits dans l'armoire.

"Il est temps de manger."

Je me rendis dans la cuisine, attrapant un balai en vitesse pour ecarter les morceaux d'assiettes du passage et les mettant dans un coin de la cuisine.

"Si tu veux bien te mettre à table... J'arrive avec tout le reste."

Avec quelques acrobaties de mes mains, je tenais le plat de ravioles, le plat de salade, les assiettes et les couverts, et miraculeusement rien ne se retrouva au sol.
Je retournais dans la cuisine simplement pour ramener deux verres et une bouteille de vin.

-Je ne voulais pas gâcher la soirée... Murmurais-je alors qu'il venait de disparaître dans la cuisine.

J'allais m'asseoir à table afin de ne plus provoquer de catastrophe.
J'étais vraiment une incapable de première.
Incapable de mettre une table, incapable d'entretenir une relation normal, incapable de rester normal...

Mais visiblement, lui, était très loin d'un incapable. j'ignore encore comment il a fait pour porter tout ça d'un seul coup et j'en restais très admirative.

Finalement, contrairement à ce que j'avais pensé, il faisait tout pour me mettre à l'aise et tout pour que la soirée se passe bien alors reprenant mon habituel sourire, j'observais avec envi toute la nourriture étalé sur la table.

Je savais que je ne pourrais pas avaler grand chose puisque mon corps était habitué à n'avaler qu'un peu de café et un peu de nourriture à l'occasion mais bon, je ne voulais pas le vexé après tout, il avait fait tout ça pour moi et visiblement c"était quelque chose d'assez rare alors...

-Merci... Pour tout! Lui dis-je doucement en souriant.

-Merci... Pour tout!

Elle me remerciait, affichant son indemodable sourire.

"Ce n'est rien, j'ai pas beaucoup d'invités en temps normal, et encore moins d'invités que je fini par embrasser... Alors autant que la soirée se passe bien non?"

Un clin d'oeil à Elizabeth avant que je ne remplisse son verre d'un delicieux vin et son assiette de ravioles et de salade.

"Je te laisse te servir en miel et confiture, si tu n'as jamais mangé ça tu risque d'adorer."

Une simple pression sur la telecommande de la chaine hi-fi et une musique en fond sonore envahissait alors la piece.

"Alors? Verdict?"

J'esperais de tout coeur que le repas lui ferait plaisir, que la soirée ne se passait pas trop mal pour elle, ou que je ne lui paraissais pas trop rustre ou mauvais hote.

"Ce n'est rien, j'ai pas beaucoup d'invités en temps normal, et encore moins d'invités que je fini par embrasser... Alors autant que la soirée se passe bien non?"

Je lui adressais un sourire un rien gêné et au souvenir de ses lèvres sur les miennes, je sentais le rouge me monter aux joues.

Il me servit du vin ainsi que le diner.

"Je te laisse te servir en miel et confiture, si tu n'as jamais mangé ça tu risque d'adorer."

Un rien inquiète je commençais à manger alors que la musique raisonnait dans la pièce.

"Alors? Verdict?"

-Je trouve ça délicieux et il n'y a pas que le diner que je trouve délicieux!

Et voilà que je me mettais à faire des sous entendu des plus clairs sur notre relation qui avait évolué, certes brusquement mais c'était tellement agréable.

Un sourire et je continuais à manger. J'étais décidé à ne plus gâcher cette soirée.

Du coin de l'oeil je l'observais avec un sourire ravi.
Oui j'étais vraiment ravi d'être là, avec lui.

-Je trouve ça délicieux et il n'y a pas que le diner que je trouve délicieux!

A ces mots je manquais de m'etouffer en avalant une bouchée de travers.
Je ne m'etais pas attendu à un changement si brusque de comportement venant de sa part.
Quoi qu'il en soit, ses compliments avaient fait mouche et etaient les bienvenus.

"Merci... C'est vrai que le diner n'est pas le seul à etre delicieux."

Je lui retournais son compliment avec un large sourire.
L'ambiance etait incomparable et notre relation evoluait plutot rapidement, mais cela n'avait rien de desagreable, bien au contraire.
La musique etait parfaitement en adequation avec l'intimité et la douceur du moment, les notes de "Hijo de la Luna" s'elevant dans la piece.

"Plutot café ou thé apres le repas?"

... Ou bien corps à corps torride et enflammé?

Ma pensée s'etait emballée et je me demandais encore comment cette idée m'etait venue à l'esprit, meme si je devais admettre que ça n'avait rien de deplaisant.